Pour complot contre le gouvernement: Ras Bath et d’autres personnalités placés sous mandat de dépôt

Le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, porte-parole du Collecti pour la Défense de la République (CDR) aussi bien que d’autres personnes comme Ma-
hamadou KONE, Vital Robert DIOP, Souleymane KANSAYE, Aguibou Macky TALL ont été placés en détention provisoire, le 31 décembre 2020, pour « complot contre le
Gouvernement, association de malfaiteurs, offense à la personne du Chef de l’Etat et
complicité de ces faits ». L’ancien premier ministre, Dr. Boubou Cissé, également cité
dans l’affaire, reste introuvable, selon un communiqué du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako, Ma-
moudou Kassogué, le 31 décembre 2020. Dans un communiqué produit le même jour, les organisations faîtières de la presse estiment que cette « sortie du magistrat n’est ni plus ni moins qu’une intimidation de la presse ». Le Collectif des avocats a aussi ex-
primé ses regrets dans un communiqué publié le 31 décembre 2020 tout en affirmant
que toute « la procédure conduite jusqu’ici viole systématiquement les droits humains
et les droits de la défense ».
Dans un communiqué en date du 31
décembre 2020, le Procureur de la
république près le tribunal de
grande instance de la Commune iii du
district de Bamako, mamoudou Kassogué,
informe l’opinion que des enquêtes me-
nées par le service d’investigations Judi-
ciaires (siJ) de la gendarmerie nationale
sur les faits d’atteinte à la sureté inté-
rieure de l’etat dénoncés au Parquet par
les services de sécurité. il résulte des in-
dices graves, ajoute le communiqué, et
concordants de faits laissant présumer
l’existence d’une entreprise criminelle.
« En effet, les éléments de l’enquête ré-
vèlent des contacts suspects soutenus
entre certaines des personnes mises en
cause en des lieux et à des heures lais-
sant apparaître leur volonté de tenir sé-
créter leurs activités, des déplacements
suspects à l’intérieur du pays auprès de
certaines personnalités, des actions de
sabotage de certaines initiatives des au-
torités de la Transition. Il a été aussi re-
levé des indices établissant la possibilité
de liens entre les suspects et certaines
associations, organisations et personna-
lités influentes du monde médiatique
dans le cadre d’actions coordonnées pour
les besoins de l’entreprise criminelle
projetée », explique le procureur. en vue
de faire toute la lumière sur ces faits,
leurs circonstances exactes et les éven-
tuelles implications, le procureur indique
qu’une information judiciaire a été ou-
verte contre les nommés mahamadou
Kone, vital robert dioP, souleymane
KansaYe, aguibou macky tall, Youssouf
mohamed BatHilY alias ras BatH et Bou-
bou Cisse pour complot contre le gouver-
nement, association de malfaiteurs,
offense à la personne du Chef de l’etat et
complicité de ces faits. « Le juge désigné
pour instruire l’affaire a ordonné, ce
jour, le placement en détention provi-
soire des nommés Mahamadou KONE,
Vital Robert DIOP, Souleymane KANSAYE,
Aguibou M TALL et Yousouf Mohamed BA-
THILY alias RAS BATH. Quant ou nommé
Boubou Cissé, il est resté introuvable.
S’agissant du nommé Sékou TRAORE, qui
eut aussi cité dans l’affaire, compte tenu
de son statut de Magistrat et de sa fonc-
tion qui lui confère le rang de Ministre,
les éléments d’enquêtes le concernant
ont été transmis à Monsieur le Procureur
Général près la Cour Suprême, conformé-
ment aux dispositions pertinentes des ar-
ticles 614 et 616 du Code de Procédure
Pénale », révèle le procureur. il a fait sa-
voir que les investigations se poursuivent
sereinement au niveau du cabinet d’ins-
truction et les évolutions substantielles
seront portées à la connaissance de l’opi-
nion dans le strict respect du secret de
l’information. le Procureur rappelle que
les personnes mises en cause bénéficient,
à ce stade, de la présomption d’inno-
cence. la réplique des organisations fai-
tières ne s’est pas fait attendre. « Nous,
faîtières de la presse, estimons que cette
sortie du magistrat n’est ni plus ni moins
qu’une intimidation de la presse. Par ce
procédé, les pouvoirs publics veulent mu-
seler la presse nationale et mettre l’épée
de Damoclès sur la tête de nos confrères.
Nous rappelons aux pouvoirs publics que
la liberté de presse est consacrée par
notre Constitution et que nul ne doit
être inquiété pour ses idées, ses cri-
tiques. Nous convions les pouvoirs publics
à plus de discernement, de responsabilité
pour préserver les acquis démocratiques.
Nous invitons les journalistes à plus de
responsabilité et de confiance en nous-
mêmes, sans peur ni crainte », révèle le
communiqué des faitières de la presse en
date du 31 décembre 2020. le Collectif
des avocats des personnes inculpées
entre aussi dans la danse. « Nous, Avocats
régulièrement constitués, constatons cu-
rieusement que tous les inculpés sont des
personnalités civiles sans aucun lien éta-
bli avec un militaire quelconque ;Consta-
tons avec regret et désolation que toute
la procédure conduite jusqu’ici viole sys-
tématiquement les droits humains et les
droits de la défense ; Constatons avec in-
dignation que depuis un certain temps,
la Direction Générale de la Sécurité
d’État, contrairement à ses missions lé-
gales et réglementaires, se livre à des
pratiques qui sont source d’insécurité
pour tous les paisibles citoyens, Dénon-
çons avec force et vigueur l’enlèvement
et la séquestration de nos Clients par la
Sécurité d’Etat ; Rappelons que le Pou-
voir Judiciaire doit être indépendant
pour assurer la protection des libertés in-
dividuelles et collectives ; Nous réservons
le droit de saisir les juridictions natio-
nales et internationales pour mettre fin
à ces pratiques honteuses et dignes d’une
autre époque », précise le communiqué
du collectif des avocats en date du 31 dé-
cembre dernier. Aguibou Sogodogo
republicain